La région de Tillabéri au Niger a été le théâtre d’une série d’attaques meurtrières perpétrées par des assaillants jihadistes, causant la mort d’au moins trente et une personnes et laissant de nombreuses autres blessées. Ces attaques ont eu lieu dans les communes de Dessa et de Mehanna, proches des frontières avec le Burkina Faso et le Mali, des zones où l’État islamique au Sahel (EIS) sévit principalement.
Dans un geste de violence choquant, des assaillants montés sur des motos ont semé la terreur dans plusieurs villages, tuant des civils innocents et semant la panique parmi les populations locales. Les villages de la région de Tillabéri ont été durement touchés par cette vague d’attaques, soulignant la menace persistante que représentent les groupes armés terroristes dans la région depuis 2015.
Parmi les cibles de cette journée tragique, un convoi de l’armée nigérienne a également été pris pour cible dans une embuscade meurtrière entre les villes de Torodi et Boni. Cette attaque a coûté la vie à dix-sept soldats et a laissé vingt autres blessés. Le ministère de la Défense nationale a publié un communiqué jeudi confirmant les pertes subies par les forces armées.
A lire aussi : Niger : La junte cherche le soutien de la Guinée dans un contexte de pressions internationales
Ces événements dramatiques surviennent dans un contexte politique tendu au Niger, marqué par une crise institutionnelle suite à la prise de pouvoir par des officiers militaires le 26 juillet dernier. Les militaires accusent le régime précédent d’avoir mal géré la lutte contre le terrorisme, ce qui a contribué à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fermement condamné ces attaques, exhortant les dirigeants militaires actuellement au pouvoir à restaurer l’ordre constitutionnel. La Cédéao souligne l’importance de rétablir la stabilité et la sécurité dans le pays, qui ont été gravement compromises depuis la tentative de coup d’État contre le président élu démocratiquement, Mohamed Bazoum.
Cependant, certains observateurs craignent que la situation politique instable puisse profiter aux groupes armés terroristes, alors que le dispositif sécuritaire du pays est perturbé par les récents événements et le départ de partenaires européens et américains. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) s’est engagé à renforcer la coordination avec les pays voisins, notamment le Burkina Faso et le Mali, afin de contrer la menace terroriste. Malgré les affirmations des nouvelles autorités nigériennes accusant les forces françaises de <<manœuvres de déstabilisation>>, Paris a catégoriquement nié toute implication et a réaffirmé son engagement à soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme dans la région.
Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’Ivoire et première meilleure vente
La situation reste tendue et préoccupante au Niger, alors que le pays lutte pour rétablir l’ordre constitutionnel et renforcer la sécurité dans une région confrontée à la menace persistante des groupes armés terroristes.
Lucien Kouaho (stagiaire)
