Nord-Kivu : Des corps jonchent les rues de Goma alors que l’accès à l’aide humanitaire devient un défi majeur

0
301
=

Des corps jonchent les rues de Goma alors que l’accès à l’aide humanitaire devient un défi majeur, après les violents affrontements entre l’armée congolaise et le groupe rebelle M23. Bien que les combats aient cessé depuis quelques jours, les rues de la capitale provinciale sont toujours marquées par la présence de nombreux cadavres, et le bilan des victimes continue de s’alourdir.

Le ministre congolais de la Santé, Samuel Roger Kamba Mulamba, a déclaré samedi 1er février 2025 que près de 800 personnes avaient perdu la vie dans ces affrontements, et que la capacité des morgues était largement dépassée. Les équipes de la Croix-Rouge travaillent sans relâche pour récupérer les dépouilles, notamment dans les quartiers les plus touchés, comme autour de l’aéroport où les combats ont été particulièrement violents.

A lire aussi : Crise à Goma : Tshisekedi appelle à la mobilisation et assure que « la RDC ne pliera pas »

L’odeur nauséabonde qui s’élève des rues de Goma est insupportable, et les habitants, comme Micheline, une voisine, craignent des conséquences sanitaires. « Il faut absolument que les autorités nous aident à enlever ces corps pour sauver nos vies ! », a-t-elle déclaré à RFI, inquiète des risques de contamination, notamment en raison de l’accès limité à l’eau potable.

Une situation humanitaire dramatique

Alors que la population locale, déjà fragilisée par des années de conflits, se trouve dans une situation de grande vulnérabilité, l’accès à l’aide humanitaire devient un défi majeur. Clémentine de Montjoye, chercheuse senior à Human Rights Watch, a souligné que l’acheminement de l’aide était entravé par les combats et la fermeture de l’espace aérien. Plus de 550 000 personnes vivant dans des camps de déplacés dépendent de cette aide pour survivre, mais l’approvisionnement est sérieusement perturbé.

Human Rights Watch a appelé les forces en présence, notamment les forces armées rwandaises et le M23, à garantir l’accès humanitaire à la région, un appel qui devient de plus en plus pressant à mesure que la situation se détériore.

L’inquiétude à Kinshasa

À Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, les habitants originaires de Goma vivent dans l’angoisse, sans nouvelles de leurs proches. Gisèle, qui a perdu tout contact avec sa famille à Goma, témoigne : « J’ai gardé mon téléphone à la main, espérant qu’ils m’appelleraient, mais c’était le silence total. J’ai eu peur qu’une bombe soit tombée chez eux ou qu’ils aient été victimes d’une balle perdue », rapporte RFI.

Christina, elle aussi inquiète pour sa famille, envisage de faire évacuer ses proches, notamment les enfants, pour leur sécurité. Le manque d’informations, combiné à l’isolement géographique, alimente la peur parmi les familles séparées par ce conflit meurtrier.

Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’Ivoire et première meilleure vente

La situation à Goma exige une réponse urgente de la communauté internationale. Si l’accès humanitaire n’est pas rapidement rétabli et que les autorités congolaises et les autres parties prenantes ne prennent pas des mesures immédiates pour traiter cette crise, des milliers de vies pourraient encore être en danger. La priorité aujourd’hui est d’assurer l’évacuation des corps, de rétablir l’accès aux soins et à l’eau, et de garantir que l’aide humanitaire puisse atteindre les populations qui en ont désespérément besoin.

Prince Beganssou

Goma (RDC) : « Les morgues sont saturées, et les corps sans vie laissés dans les rues de la ville » (humanitaire)

 


=

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici