Ouattara Findahan Mariame (D R de la culture du Béré) : « Le Kalieh Festival est un festival complet »

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La directrice régionale de la Culture et de la Francophonie de la région du Béré, Ouattara Findahan Mariame était à la quatrième édition du Kalieh festival qui a eu lieu dans le département de Dianra du 10 au 12 avril 2025. Visiblement émerveillée, elle a fait remarquer que le Kalieh Festival est un festival complet en ce sens qu’il part de l’initiation.

Quelles sont les potentialités culturelles dans la région du Béré, notamment dans le département de Dianra ?

Dans la région du Béré, nous avons du potentiel tant au plan culturel, tant au niveau des danses qu’au niveau des rites initiatiques ainsi qu’au niveau des sites.  Quand on parle des sites, il faut savoir qu’il y a des sites d’adoration qui viennent de la tradition du peuple de la région du Béré. Il y en a aussi bien à Mankono qu’à Dianra ainsi qu’à Kounahiri.

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 Combien y a-t-il de sites dans la région du Béré ?

Dans la région du Béré on peut évaluer plus d’une dizaine de sites.  Au niveau  de Mankono il y a le Tondo appelé la Glissade qui est un site d’adoration et d’attraction. On peut y faire du pique-nique, il y a aussi le mont Lémissa , le site d’adoration.

 

 La région du Béré est riche au plan touristique et culturel, cependant elle est méconnue. Comment faire pour mieux la vulgariser ?

C’est le même constat que nous avons fait lorsque nous avons pris fonction. Nous avons constaté la richesse au plan culturel. Malheureusement, les autorités locales ne sont pas très impliquées, donc nous faisons de la sensibilisation pour qu’elles perçoivent le bien-fondé de cette richesse.

Nous leur disons souvent que créer des festivals n’est pas que de la distraction, mais c’est plutôt créer un circuit dans leurs zones. Cela permet de générer des ressources, notamment dans le secteur hôtelier, restauration, transport, etc.

En nous référant à d’autres festivals, nous remarquons qu’ils sont préparés d’avance et les festivaliers viennent de d’autres pays. Pourquoi ne pas créer cet engouement au niveau de la région du Béré !

C’est ce à quoi nous nous attelons. À Mankono par exemple, il n’y a aucun événement culturel de cette envergure (festival Kalieh). Pour remédier à cela la direction de la culture a initié des journées régionales de la diversité culturelle. Cette année, nous sommes à la quatrième édition qui aura lieu en mai 2025. Cette activité concerne toutes les communautés confondues de la région, à savoir les départements de Mankono, Dianra et Kounahiri.

C’est l’occasion pour ces communautés de nous proposer tout ce qu’elles ont tant au niveau vestimentaire, des danses, des jeux traditionnels ainsi que les objets d’art anciens que nos parents utilisaient.

Comme activités, il y aura un stand d’exposition, une parade en tenue traditionnelle pour toutes les communautés. Que vous soyez du Nord, de l’Est, du Sud ou de l’Ouest vous êtes concerné et même les communautés étrangères vivant dans le Béré sont concernées. Il y aura des prestations de danses traditionnelles, des faits culturels et une conférence. Les journées des précédentes éditions nous ont permis de savoir que le peuple Koyaka n’a plus de pagnes tissés.

Leurs pagnes faits à la main ont malheureusement disparu. La semaine dernière, au cours d’une réunion de sensibilisation que nous avons organisé, les chefs et les associations de femmes se sont rendus compte que les pagnes tissés en pays koyaka ont disparu parce qu’au préalable, quand les parents les tissaient, ils estimaient que ce n’était pas rentable. En effet, pour tisser un beau pagne, il faut compter entre trois et quatre jours. C’est pourquoi ils ont préféré le commerce.

Vous avez pris part à la 4e édition du Kalieh Festival, quelles sont vos impressions ?

Je suis entièrement satisfaite du Kalieh Festival. Avec ce que j’ai vu, je note que le Kalieh Festival est un festival complet en ce sens qu’il part de l’initiation.

À Yérétiélé nous avons assisté à la sortie des initiés du bois sacré. Nous avons découvert des rites, notamment le côté traditionnel des obsèques d’initiés en pays sénoufo, chez les Gbatôh (NDLR : un sous groupe senoufo). Ce sont des choses qu’il ne faut pas profaner. C’est tout ce qui fait l’aspect complet de ce festival.

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Pour terminer, au nom de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, je voudrais féliciter le commissaire général du festival Kalieh, le Professeur Coulibaly Nanourgo pour celle belle initiative dont l’objectif est la valorisation et la pérennisation de la culture ce à quoi s’attelle le Ministère de la culture. D’ou la création des Directions régionales. C’est le lieu d’encourager nos autorités locales à œuvrer pour la valorisation et la promotion de nos cultures qui constituent un maillon essentiel au développement durable.

Karina Fofana

Côte d’Ivoire : La 4e édition du Kalieh festival se termine en fanfare à Dianra


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