Les regards sont tournés vers Doha, au Qatar, où le gouvernement congolais et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, se retrouvent autour de la table des négociations. Ces pourparlers, qui s’ouvrent après plus d’une décennie de conflits sanglants, portent avec eux une lueur d’espoir, bien que fragile, pour la paix en République Démocratique du Congo (RDC).
Dans la capitale du Nord-Kivu, Goma, où les cicatrices du conflit sont encore visibles, la tension reste palpable. Depuis le retour du M23 en 2022, plus de trois millions de Congolais ont été contraints de fuir leurs foyers, vivant dans des conditions de plus en plus dramatiques. Les habitants oscillent entre espoir et scepticisme face à ces nouvelles discussions.
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Ange Sango, une résidente de Goma, ne cache pas son scepticisme. « Ce n’est pas la première fois qu’ils se réunissent en promettant de s’entendre », déclare-t-elle, soulignant la répétition des échecs dans le passé. Cette méfiance est partagée par une grande partie de la population, qui a été témoin de l’incapacité des précédentes négociations à aboutir à un véritable règlement du conflit.
Les conditions humanitaires se détériorent rapidement. Léon Kiyonga, un habitant de Goma, alerte : « Si rien ne change, la population risque de mourir de faim. » Les déplacés, comme Louise Sabina, qui vit dans un camp avec ses enfants, sont confrontés à une dure réalité : « Vivre dans la peur n’est pas bien, nous dormons mal », confie-t-elle, visiblement accablée par la situation.
Pourtant, malgré ces inquiétudes, certains observateurs y voient un tournant potentiel. Hubert Masomeko, analyste indépendant, estime que ces pourparlers pourraient constituer une avancée majeure. « C’est une avancée majeure, apportant une lueur d’espoir », affirme-t-il, bien qu’il soit conscient des difficultés énormes qui subsistent pour parvenir à un accord durable. L’objectif est clair : mettre fin à un conflit qui dure depuis des années et instaurer la paix dans une région dévastée par les violences.
L’enjeu des discussions reste cependant complexe. Le M23, qui cherche à négocier directement avec Kinshasa, est accusé par le président Félix Tshisekedi d’être soutenu militairement par le Rwanda, un point de friction majeur. Kinshasa exige le retrait complet des forces du M23 et des assurances quant à la cessation du soutien rwandais. Mais les rebelles du M23, de leur côté, réclament des garanties politiques et une autonomie accrue pour les régions qu’ils contrôlent.
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Les Congolais, qui ont enduré des années de souffrances, espèrent que cette fois-ci les pourparlers aboutiront à un véritable changement. « Le chemin vers la paix semble difficile, mais l’espoir demeure », conclut Hubert Masomeko, soulignant que le moindre compromis à Doha pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour la RDC. Les discussions se poursuivent, et les populations du Kivu et au-delà regardent avec impatience, espérant qu’enfin, les portes de la paix s’ouvrent sur un avenir meilleur.
Afriksoir
Doha gouvernement congolais