Les cadres et militants membre de la coordination France de Générations et peuples solidaires, ont manifesté ce samedi 22 mars 2025 à Paris, pour protester contre ce qu’ils qualifient de dérives dictatoriales en Côte d’Ivoire, matérialisées entre autres par l’exclusion de plusieurs leaders importants, de la prochaine élection présidentielle.
Ils ont décidé de ne plus rester les bras croisés. Cinq mois après la manifestation devant le siège des institutions européennes, en France, les cadres de Générations et peuples solidaires (GPS) dans l’Hexagone, se sont encore donné rendez-vous à Paris, pour dénoncer les exclusions politiques devenues une arme fatale aux mains du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
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Pour cette manifestation, loin d’être la dernière et qui se tient à 7 mois de la prochaine élection présidentielle, la coordination GPS-France a reçu le soutien d’autres partisans de Guillaume Soro en Europe. Des représentants d’autres partis politiques ivoiriens, ont également répondu à l’appel, pour dénoncer l’exclusion de plusieurs leaders politiques de premier plan, du processus actuel. Il s’agit notamment de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, leader de GPS.
DENONCER LES EXCLUSIONS
« A travers cette action citoyenne, nous avons voulu alerter l’opinion publique française et internationale sur la grave dérive autoritaire en cours en Côte d’Ivoire, marquée par l’exclusion arbitraire de figures majeures de l’opposition du processus électoral. Nous affirmons, avec force et détermination, que la non-inscription des présidents Laurent Gbagbo et Guillaume Kigbafori Soro sur la liste électorale constitue une violation flagrante de leurs droits civiques et une menace sérieuse pour la paix, la justice et la démocratie dans notre pays », justifient les cadres du mouvement de l’ex-Premier ministre ivoirien, dans la motion rédigée et remise aux autorités françaises.
« Il convient de rappeler que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp) a rendu des décisions claires et juridiquement contraignantes ordonnant la réinscription du président Laurent Gbagbo et du président Guillaume Kigbafori Soro sur la liste électorale ivoirienne. En s’opposant délibérément à l’exécution de ces arrêts, les autorités ivoiriennes s’enfoncent dans le mépris du droit et remettent gravement en cause les fondements démocratiques de la République. Le président Laurent Gbagbo, acquitté définitivement par la Cour pénale internationale, et le président Guillaume Kigbafori Soro, injustement condamné dans des procédures politisées, sont tous deux victimes de persécutions judiciaires visant à les éliminer de la compétition électorale, au mépris des règles de justice et du pluralisme politique », rappellent les organisateurs.
PIETINEMENT DES DECISIONS DE COURS INTERNATIONALES
« Nous, membres de la coordination GPS France, protestons vigoureusement contre l’injustice flagrante et l’acharnement politique dont sont victimes les présidents Laurent Gbagbo et Guillaume Kigbafori Soro ; condamnons fermement leur exclusion de la liste électorale, en dépit des décisions formelles de la justice africaine ; interpellons solennellement le chef de l’État, M. Alassane Ouattara, et le président de la Commission électorale indépendante (CEI), sur les dangers d’un processus électoral biaisé, fondé sur l’exclusion et la répression ; appelons avec insistance la République française, les partenaires internationaux de la Côte d’Ivoire, les institutions régionales et les organisations de défense des droits de l’homme à agir pour le respect du droit et des décisions de la Cadhp ; exigeons sans délai la réinscription des présidents Laurent Gbagbo et Guillaume Soro sur la liste électorale, condition indispensable à une élection présidentielle crédible et pacifique le 25 octobre 2025. Car une démocratie sans justice est une illusion. Et sans inclusion, il n’y a ni paix durable, ni légitimité politique », ont-ils ajouté dans la motion.
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Notre situation est celle d’un enfant qui a perdu ses géniteurs, qui est obligé de se battre pour relever la tête, pour sortir du trou. A peine étions-nous nés, que nous avons subi l’acharnement de l’oppresseur. Ce que nous avons subi à notre naissance, des partis qui ont 20 ans d’existence ne l’ont pas subi. C’est incompréhensible que quelqu’un pour qui on s’est battu, soit celui qui nous traque et nous méprise. Cela n’est pas acceptable », a déclaré lors du rassemblement, Losséni Kigbafori Diomandé, un farouche militant de GPS. « Il est temps que nous nous levions, que nous marchions comme des combattants ; prenons courage », a pour sa part encouragé Alicia Puede, de la coordination GPS-Espagne.
Générations Nouvelles
Le titre est de la rédaction d’Afriksoir