Ce matin on va quitter momentanément notre champ de lutte habituel pour une immixtion à rebours dans la politique de notre métropole coloniale, la France. Il ne vous a pas échappé que ce dimanche 10 avril 2022 marque le premier tour sur deux probables (24 avril) des élections présidentielles françaises ?
Pour l’ivoirien que je suis et que je compte demeurer, surtout le type d’ivoirien que le président Félix Houphouët Boigny a lui-même façonné, contrairement aux ivoiriens préfabriqués de ces 10 dernières années, je vais vous amener visiter avec ma lanterne, les couloirs de la campagne présidentielle française. Non pas au pas de course mais au pas de sénateur ! Le but étant qu’à la fin de votre lecture, vous ayez le sentiment que nous peuples d’Afrique francophone ou non, nous méritons mieux !
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Nous avons le droit d’être indépendants et de choisir ce qui est bon pour nous ! En 2017 lors de sa première virée au pouvoir en France, Macron s’était ferré un cheval genre serval, du nom sudorifique de : « En Marche » ! Ni de gauche ni de droite ! Avec pour têtes de gondoles, Europe, égalité entre hommes et femmes, l’écologie et le libéralisme ! Le tout entrainé par 16,6 millions d’euros de campagne ! Cette fois compte tenu des réalités du terrain, réalités qui paraissent insurmontables par la marche, il semble s’être mis résolument en mode, « démarche » !
En Marche avait pour leitmotiv de ramasser sur le bord de la route comme un aimant, tous ceux qui passaient par là peu importe le sens dans lequel ils se dirigeaient, sans s’attarder sur leur ponctualité ! Pourvu que ton chemin croise royalement celui du marcheur en chef ! Malheureusement et comme il fallait s’y attendre avec l’usure et l’expériences des cinq premières années, les démons qui gouvernent anonymement les choses nouvelles, ont brandi fourches et faucilles ! En 2022 il semble que la « marche » (seule) ce sport de pauvres en Afrique, ne va plus suffire ! Le candidat Macron est dans les cordes.
Il chancelle sur le « ring Mckinsey » au point de refuser tout débat politique avec l’opposition. Certains proches, amis et encadreurs émérites ont quittés les rangs de la marche pour d’autres regroupements. Sportifs ou non ! Macron est dans une démarche nouvelle, celle de na pas faire de débat avec ses « co-candidats » à la présidentielle française. Est-il sain pour un homme politique de la trempe de Macron de refuser de faire débat avec un autre candidat ? Non ! En Afrique subsaharienne, je compare sans ambages ce refus de débattre à un coup d’Etat contre la démocratie et les médias. Car le débat en politique est sacré. Notamment en France !
Point n’est besoin d’en étaler les vertus. Le débats joue au moins trois rôle. Celui de fouetter l’orgueil des indécis à envahir les bureaux de votes et d’animer politiquement la cité. Celui de défendre son quinquennat et celui de malmener pour l’opposant/candidat le président sortant ! En France et en ce 21ème siècle sur lequel se repend le sang pompé par les gazoduc Russe, Macron pour la parenthèse a rendu cette tradition caduque ! Il tord ainsi le cou à la démocratie médiatique dans le secret espoir de servir sa campagne, de la garder inviolable alors même que l’hymen politique n’y est plus !
Cette membrane fine et délicatement disposée, a été transgressée en l’espace de cinq années, par ses imprudences et ses impolitesses ! Chez nous un tel acte est comparable à la mise à l’écart de la loi fondamentale, de sorte à nous ouvrir le boulevard d’un troisième mandat anticonstitutionnel ! Chez nous ce manquement équivaut à se choisir ses propres candidats qu’on battra proprement. L’un des 12 candidats du nom de (Philippe) Poutou, du nouveau parti anticapitaliste et dont la polyphonie patronymique est proche d’Apoutchou, est le seul « apôtre » déclaré de la non victoire, semble le meilleur adversaire de Macron à l’heure qu’il est !
Il le dit par médias interposés qu’il n’est pas intéressé par la victoire, mais seulement par la candidature ! Tout ça me rappelle nos deux candidats d’octobre 2020. Ce qui laisse croire que dans tous pays il y a les candidats de forme et les candidats de fonds ! il y a ceux qui accompagnent parfois dans le vacarme au mépris de la volonté populaire, celui qui va franchir la ligne ! Dans les honneurs ou dans le déshonneur ! L’histoire jugera. En France après « en marche », Macron s’inscrit dans la « démarche », celle de mettre fin au débat politique jusqu’à nouvelle ordre !
Est-ce que cette démarche peut faire gagner, là est me semble-t-il la question de fonds ! Macron est dans la démarche de l’entorse médiatico-politique ! En 2017 la providence avait fait de Fillon candidat comme lui, son meilleur allié ! Cette fois l’affaire Mckinsey avec dans le rétroviseur la crise des gilets jaunes, comme un caillou dans la chaussure, la marche de Macron qui a perdu déjà du monde en cours de route et du beau monde, aura du mal à boucler le circuit du 10 avril 2022 ! La dernière marche du marcheur est risquée, très risquée !
KONE KOBALI
Libre auteur, créateur
