La situation humanitaire et sécuritaire se dégrade dramatiquement dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, s’empare de larges portions de la ville de Goma.
« La situation humanitaire se dégrade encore dans l’est de la République démocratique du Congo, où le sort de la ville de Goma semble scellé. Le groupe M23 contrôle de nombreux quartiers. Les combats dans l’est de la RDC ont déjà fait plus de cent morts et près d’un millier de blessés », a rapporté Radiofrance dans son édition de ce mercredi 29 janvier 2025.
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« La ville de Goma est largement aux mains du groupe armé M23, soutenu par des troupes rwandaises qui contrôlent l’aéroport et occupent désormais la quasi totalité du centre et des faubourgs. Les violences ont aussi provoqué le déplacement de plus de 500 000 personnes depuis début janvier 2025, selon des chiffres officiels. Ce mardi 28 janvier 2025, de nombreux habitants ont fui la zone en passant par la frontière rwandaise voisine », a fait savoir le média.
Depuis le début de l’année 2025, les combats ont fait plus d’une centaine de morts et près d’un millier de blessés. Par ailleurs, les Nations unies estiment à plus de 500 000 le nombre de déplacés fuyant les violences. La plupart cherchent refuge dans les zones encore sous contrôle gouvernemental ou tentent de traverser la frontière rwandaise.
Des réactions diplomatiques et une colère populaire
Face à cette crise, le nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a appelé à un « cessez-le-feu immédiat ». De son côté, la Chine espère que le Rwanda entendra les appels internationaux à cesser tout soutien au M23. Une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame est prévue ce mercredi pour tenter d’apaiser la situation.
Cependant, cette approche diplomatique ne suffit pas à calmer la colère qui monte à Kinshasa. Ce mardi 28 janvier, des manifestants en furie ont attaqué plusieurs ambassades, dont celles du Rwanda, des États-Unis et de la France, accusant ces pays de passivité face à l’agression dont est victime la RDC. Des manifestations spontanées ont également eu lieu dans plusieurs autres villes du pays, exprimant un sentiment croissant d’abandon et d’exaspération face à la communauté internationale.
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L’avancée du M23 fait planer de lourdes incertitudes sur la stabilité de l’est congolais, déjà marqué par des décennies de conflits armés. Alors que la situation humanitaire devient de plus en plus critique, la communauté internationale est appelée à réagir de manière concrète afin d’éviter une catastrophe de plus grande ampleur. En attendant, les populations civiles, piégées entre les combats et les déplacements forcés, continuent de payer le prix fort de cette guerre qui ne semble pas près de s’arrêter.
Prince Beganssou