RDC : Le gouvernement suspend les activités du PPRD, parti de l’ancien président Joseph Kabila

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La République démocratique du Congo est secouée par une décision politique sans précédent. Le gouvernement congolais a annoncé la suspension de toutes les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique dirigée par l’ex-président Joseph Kabila. Un acte fort, qui intervient dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu à l’est du pays, où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, poursuivent leur offensive.

Dans un communiqué officiel daté du 20 avril et signé par le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Shabani Lukoo Bihango, les autorités congolaises accusent Joseph Kabila d’adopter une « posture ambiguë » face à l’agression que subit le pays. Le gouvernement reproche à l’ancien chef d’État son silence sur l’occupation de localités congolaises par des forces rebelles et étrangères, notamment rwandaises.

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« L’attitude de l’ancien président face à l’agression du territoire national par les forces rwandaises et leurs supplétifs du M23 pose de sérieux problèmes. Son silence est perçu comme une forme de complicité », déclare le communiqué, qui ordonne la suspension immédiate de toutes les activités du PPRD sur l’ensemble du territoire.

Cette décision gouvernementale intervient quelques jours après le retour inattendu de Joseph Kabila sur la scène nationale, après un an d’absence passée en Afrique australe. Le 8 avril, dans une déclaration publique, l’ancien président justifiait son retour par « la détérioration de la situation sécuritaire » et « la déliquescence des institutions nationales ». Il affirmait avoir pris la résolution de rentrer « sans délai », et de commencer son voyage dans l’est du pays, « parce qu’il y a péril en la demeure ».

Le 19 avril, Kabila a été aperçu à Goma, capitale du Nord-Kivu, non loin des lignes de front entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, aujourd’hui associés à l’Alliance du front congolais (AFC). Une visite qui a alimenté les spéculations, notamment sur ses intentions politiques et sa position face à la guerre.

Une mesure aux lourdes conséquences politiques

La suspension des activités du PPRD marque un tournant dans les rapports entre le pouvoir actuel et l’ancien président. Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC pendant 18 ans avant de céder le pouvoir en 2019, reste une figure influente, notamment à travers le Front commun pour le Congo (FCC), une plateforme politique qu’il dirige encore dans l’ombre.

Cette décision gouvernementale, qui frappe de plein fouet son parti, pourrait provoquer une réorganisation du paysage politique congolais et relancer les tensions entre le camp présidentiel et l’opposition.

Un climat national sous haute tension

Alors que les combats s’intensifient à l’est, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le gouvernement congolais cherche à resserrer les rangs. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du M23, une accusation que le Rwanda rejette. Cette crise sécuritaire a provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils et suscité l’inquiétude de la communauté internationale.

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Dans ce contexte, toute ambiguïté ou absence de position claire est désormais considérée comme suspecte. Le retour de Joseph Kabila, loin d’apaiser les tensions, semble donc avoir ravivé les soupçons au sein de l’appareil d’État. La RDC entre dans une nouvelle zone de turbulences, où la guerre, la politique et les jeux de pouvoir s’entremêlent dangereusement.

Afriksoir

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