Ce vendredi 13 décembre 2024, le Comité Consultatif du projet « Amélioration de la sécurité et de la santé au travail (SST) et accès à la protection sociale pour les travailleurs dans la chaîne d’approvisionnement de l’hévéa en Côte d’Ivoire » s’est réuni à l’hôtel Palm Club afin de faire le point sur les actions en cours et de définir les priorités futures face aux défis de sécurité et de précarité sociale rencontrés par de nombreux travailleurs.
Cette réunion avait pour objectif principal de réunir et de mettre en relation les principaux partenaires du projet Eni en Côte d’Ivoire. Elle visait également à valider la composition du Comité Consultatif du Projet (CCP) et ses termes de référence, à présenter les activités d’Eni S.p.A en Côte d’Ivoire, à exposer les objectifs clés du projet ainsi que l’approche proposée pour sa mise en œuvre, et à recueillir les avis et orientations des membres du CCP pour orienter la réalisation du projet.
A lire aussi : Côte d’Ivoire : L’OIT dévoile des solutions innovantes pour formaliser l’économie informelle en Afrique
En effet, le projet Eni est une initiative de partenariat public-privé visant à améliorer la sécurité et la santé des travailleurs ainsi que leur accès à la protection sociale, notamment dans les secteurs informels. Ce programme est porté par un accord entre l’Organisation internationale du Travail (OIT) et Eni S.p.A., une société énergétique italienne depuis 2023.

Les premières actions se concentrent sur la Côte d’Ivoire et le Kenya, avec une attention particulière à la sécurité et à la santé des travailleurs de la filière hévéa, en priorité ceux des petits exploitants agricoles et des travailleurs informels. Selon Mme Fanta Kagambega, directrice générale du travail, de la santé, de la sécurité au travail et de la protection sociale, ces secteurs sont essentiels à la promotion des droits fondamentaux au travail.
« L’un des piliers fondamentaux d’un développement économique durable repose sur le respect des droits des travailleurs et la promotion de leur santé et de leur sécurité au travail. Il va sans dire aussi qu’il leur est donné un accès adéquat à des mécanismes de protection sociale. Ces droits sont non seulement des garanties pour les salariés, mais également des éléments clés pour la productivité et la compétitivité des entreprises », a-t-elle dit à l’entame.

« Le projet Eni que nous lançons répond à cette double exigence. Protéger le capital humain, moteur de notre économie, tout en améliorant la viabilité de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hévéa. Ce projet ne se limite pas à la mise en œuvre des actions ponctuelles. Il s’agit d’un cadre de réflexion et d’actions collaboratives impliquant toutes les parties prenantes, autorités publiques, employeurs, organisations syndicales, partenaires techniques pour élaborer des solutions concrètes et durables face aux problématiques identifiées », explique Fanta Kagambega.

Eni S.p.A. s’associe au gouvernement de Côte d’Ivoire pour développer les cultures oléagineuses, notamment les graines d’hévéa, destinées à la bioraffinerie. Le projet valorise les résidus des plantations existantes à travers une chaîne de valeur locale : récolte par les agriculteurs, séchage et stockage par les coopératives, puis extraction d’huile végétale pour l’exportation et production de produits locaux (aliments pour animaux, engrais, énergie).
A lire aussi : Côte d’Ivoire : Un Forum annoncé pour trouver des solutions aux difficultés dans la filière hévéa
Le Bureau de l’Organisation internationale du travail œuvre à l’intégration des droits fondamentaux au travail pour assurer un environnement respectueux des droits humains. Foe Bernard, responsable des opérations et programmes du service de la santé au travail, de la protection sociale et de l’environnement de travail au BIT à Genève, souligne cet engagement.

« Le projet se justifie par le fait que déjà, dans le monde, on dénomme environ 3 millions de personnes qui décèdent à cause de leur travail. Ça peut être à cause des accidents de travail ou des blessures ou des maladies. Et qu’à côté de ça aussi, nous avons beaucoup de travailleurs qui n’ont pas accès à la protection sociale. Et la situation est encore pire lorsque nous sommes dans le secteur agricole et particulièrement dans le milieu rural », a-t-il dit.
Il poursuit en expliquant que « ce projet vise à soutenir les initiatives du gouvernement en consultation avec les partenaires sociaux pour améliorer de façon générale les conditions de travail dans le secteur de l’hévéa, et en particulier en ce qui concerne la sécurité et la santé au travail et la protection sociale, notamment la protection sociale en santé ».
Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’Ivoire et première meilleure vente
En collaborant avec les mandants tripartites nationaux ainsi que les acteurs clés de la filière, ce projet visera à améliorer la sécurité au travail, réduire les risques professionnels et renforcer la protection sociale des travailleurs les plus vulnérables de la chaîne de valeur émergente, assurant ainsi une croissance économique inclusive et durable. Dans le cadre de son Plan National de Développement 2021-2025, la Côte d’Ivoire ambitionne d’améliorer l’accès de sa population à la protection sociale et à des emplois décents, en mettant l’accent sur la transformation des matières premières agricoles.
Prunelle Kouassi (Stagiaire)
Côte d’Ivoire : L’OIT soutient le CNDS dans l’amélioration de la protection sociale
protection sociale travailleurs hévéa, protection sociale travailleurs hévéa