Le libre auteur, créateur Koné Kobali a évoqué le suicide en Côte d’Ivoire dans une tribune. Selon lui, le suicide dans sa forme actuelle est un puissant indicateur dans la recherche de la bonne gouvernance. Comprendre les causes du phénomène pour mieux prévenir.
Disons-le une fois pour toute, le suicide en Côte d’Ivoire n’est pas une mode mais il marque une nouvelle ère dans le rapport à la vie puis à la mort. Les cas de suicides sont tellement légion qu’on peut se demander la bouche entrouverte, à quel moment avons-nous été débordés par ce phénomène qui semble avoir le vent en poupe, notamment auprès des sujets de toutes les conditions sociales ?
Selon les résultats d’une étude sur le suicide dans le monde, notre pays sans coup férir et au prix d’une bataille épique, a réussi a posé sa patte sur le palme qui récompense le prix le plus prestigieux. Bien sûr il ne s’agit pas d’une bataille ordinaire. D’une bataille dont le résultat a été savamment planifié par de fins stratèges amis hauts placés du diable. Le suicide c’est comme de l’herbe sauvage qui pousse sur un périmètre reculé et abandonné. Sur un périmètre placé sous le signe de la jachère sociale. Pourtant à l’occasion d’un désherbage organisé par des gens qui savent tenir la daba et la machette, le périmètre retrouve des sourires ce qui laisse entrevoir quelque défaut de dents faute d’un entretien régulier et inscrit dans un agenda.
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Le rapport à la vie et à la mort en Côte d’Ivoire: l’impact du taux de suicide
À la question pourquoi notre pays occupe-t-il une place de rêve dans ce (iconoclaste) domaine comme dans bien d’autres ? La raison est simple puisqu’à cet instant précis de mon analyse de ce matin, mes recherches sur le sujet du suicide et ses conséquences de toutes sortes, se moque éperdument de l’urgence que je manifeste à son égard ! Alors ce serait quoi le suicide ? Le suicide est un arrêt brutal de la vie perpétré et orchestré en solo par un quidam en possession de toutes ses facultés.
Ce quidam opte pour cette voie sans issue contre le cours normal de sa vie, qu’il juge décevant et incapable désormais d’effectuer un ensemble de bonds prodigieux. La société dans laquelle il vit est sensée avoir les clés et les ressorts de son épanouissement intégral. Il se trouve que la société dans laquelle il a le malheureux bonheur de vivre, porte toujours les germes de son acte.
En un mot, les causes d’un suicide authentique ne sont jamais en inadéquation avec l’entourage dans lequel vit le préposé au suicide. De ce point de vue l’acte pour le suicide s’oppose à la mort. La mort étant la cessation définitive de la vie contre laquelle on s’est souvent battu à coup de soins et d’assistance de toutes sortes. Mais alors comment expliqué que dans un pays où le parti au pouvoir s’est présenté depuis ses 12 dernières années comme un champion toutes catégories dans le maniement des solutions, se retrouve comme pris à revers et pris de court ?
Peut-être que je devrais nuancer mon propos sur cet aspect de la question ?! En effet, le parti au pouvoir n’a jamais prétendu qu’il avait de façon exclusive, le monopole de la solution à tous nos problèmes. Heureusement pour les partis de l’opposition, sinon ils seraient tous condamnés à disparaitre par la mort ou par le suicide ! Toutefois, cette question sur la raréfaction des solutions et leurs conséquences sur les populations les plus fragiles psychologiquement, suggère que le parti au pouvoir a atteint le fond.
Le suicide en Côte d’Ivoire: un appel à l’action
J’en veux pour preuve que les cas de suicides épars enregistrés ici et là, se révèlent être des indices qui en disent long sur l’état des choix opérés et destinés au service du bien-être des ivoiriens. Si pour apprécier la qualité de la vie politique et sociale qui nous est proposée, nous étions à la recherche d’un évaluateur, le suicide et ses à-côtés, requiert toutes les qualités techniques pour être le baromètre idéal. Le fait que dans un pays certains nationaux choisissent le suicide pour se détourner et se déconnecter de leur alimentation en vie, quand on sait que le suicide est un avatar de la mort naturelle, cela en dit long sur notre rapport à la vie.
Qui se souvient de la première créature de Dieu qui a révélé au monde les « vertus » du suicide ? Jésus aurait pu ! En effet, au moment où il était malmené et persécuté par les hommes de Pilate, il aurait pu fuir la mort par le supplice en optant pour le suicide ! On remarquera qu’il ne s’est jamais opposé aux desseins de ceux qui étaient venus pour l’exécuter froidement sur la base des faussetés qui avaient été réunies contre lui. J’en connais chez nos amis les pasteurs et autres serviteurs de Dieu, qui vous diront avec d’autres preuves à l’appui que le suicide n’est pas biblique ! Passons !
Le phénomène alarmant du suicide en Côte d’Ivoire
L’argent et le suicide ont commun d’être des inventions humaines. Si l’argent fait le suicide le suicide ne fait pas l’argent ! La question de nos jours est, comment poursuivre sa petite carrière de vie en Côte d’Ivoire, sans être une fois tenté de se suicider ? Le fait est que la tendance suicidaire, comme une trainée de poudre (noire), s’implante crânement un peu partout dans notre pays ! Il suffit de se tenir loin des inventions de l’homme et laisser la primeur au plan de Dieu de se dérouler. Parfois en étant prostré quelque part dans l’extraordinaire pénombre de la sobriété !
Car le défi s’il n’est pas compris, consiste à éviter à notre pays d’être la plus « grande démocratie du suicide » en Afrique et dans le monde. Il consiste aussi à donner l’assurance à nos enfants qu’ils peuvent vivre dans leur pays, sans avoir à payer la dîme du suicide. Encore une fois, le suicide dans sa forme actuelle est un puissant indicateur dans la recherche de la bonne gouvernance. Prenons le cas de la vie chère dont les vérins transpercent un peu plus chaque jour nos « boyaux ». Les gens pensent à tort que pour faire reculer la cherté de la vie il suffit de mener des contrôles qui ne fonctionnent d’ailleurs pas auprès des seuls détaillants. Ils oublient qu’il y a d’autre secteur de la vie de consommation qui impactent 100 fois plus le portefeuille du consommateur.
Le suicide en Côte d’Ivoire: un défi pour la santé mentale
Savez-vous que pour une simple mutation chez le principal distributeur de courant électrique, il faut jeter dans la cagnotte de cette compagnie la rondelette somme de 50.000 francs ? C’est à croire que cette entreprise en plus de sa fonction première, celle qui consiste à fournir du courant aux ménages, que celle-ci équilibre son budget en facturant au prix fort un acte ordinaire comme la mutation ? j’ai entendu le Ministre Koné des transports tirer ce jeudi 30 mars à la chambre de commerce et d’industrie française, sur la sonnette d’alarme sur ce qu’il nomme : le défaut de mutation !
Il a raison de le faire, mais là où il a tort, c’est qu’il n’a pas donné le coup de la mutation entre l’ancien propriétaire du véhicule et le nouveau ! Les sommes à débourser dans ces opérations sont excessives et c’est là que l’État doit agir. Au moment où l’argent déshumanise et de dénature l’humanité en la ringardisant, écoutons le président lors du dernier congrès extraordinaire qui s’est tenu ce jeudi 30 mars à la maison du parti à Cocody :
« Au moment où se tiennent nos assises, notre population souffre de pauvreté, d’une pauvreté sans précédent. De plus, notre système éducatif est en déliquescence et une frange de notre jeunesse a perdu ses repères et tout espoir. Dans l’impossibilité de valoriser ses talents, elle s’adonne à l’alcool et aux stupéfiants de toute nature. Le désarroi est tel que certains choisissent, au prix de leur vie, l’aventure périlleuse de la traversée de la mer Méditerranée. Pis, d’autres n’hésitent pas à mettre fin de façon tragique à leur vie par le suicide ».
La Côte d’Ivoire à la croisée des chemins: comment faire face au taux de suicide alarmant
Le diagnostic du PDCI-RDA sur les conditions de vie des ivoiriens est cinglant et glaçant. Gardons-nous de mettre dos-à-dos la Côte d’Ivoire solidaire et la Côte « d’Ivoire suicidaire » ! À propos, si l’Afrique est le berceau de l’humanité peut-être avons-nous eu la grâce et la gloire d’inventer (pour une fois) le suicide ! Une dernière chose, vu que le suicide n’a pas les critères d’une mort naturelle, il ne peut prétendre relever du destin !
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Le suicide est une antithèse de la mort ! Le suicide est la phase finale d’une faute extérieure. Une faute collective ! À faute collective solution collective ! Merci de ne pas vous suicider maintenant car de beaux et radieux jours se bousculent déjà à nos portes ! Le PDCI-RDA en a seul avec ses alliés politiques, le trousseau de clefs ! Le boulevard nous est ouvert, car la régie « nationale » des solutions n’est plus en état de produire des solutions, sa raison de vivre !
KONÉ KOBALI
Libre auteur, créateur
Côte d’Ivoire : « Alors que le RHDP chante que tout va bien, de nombreux Ivoiriens se suicident »
