Les relations entre le Mali et l’Algérie sont en proie à des tensions croissantes, exacerbées par des opérations militaires maliennes menées près de la frontière algérienne. Depuis la fin de l’année 2023, lorsqu’Alger a accueilli des rebelles chassés de Kidal et a accordé l’asile à l’imam Mahamoud Dicko, critique du président malien Assimi Goïta, les relations entre les deux pays se sont détériorées.
La région de Tinzaoutène, théâtre des récentes opérations militaires maliennes, est devenue un terrain d’affrontement où se mêlent groupes terroristes et narcotrafiquants. L’Algérie, qui a tout intérêt à maintenir une certaine stabilité dans cette zone, voit d’un mauvais œil les revers militaires subis par les rebelles à Kidal, Aguel Hock et Tessalit. Ces événements ont suscité des critiques de la part des dirigeants algériens au sein de l’Organisation des Nations Unies (ONU), tandis que des opérations d’intimidation se multiplient le long de la frontière.
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Le 1er septembre 2024, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a convoqué une réunion du Haut Conseil de Sécurité, réunissant les principaux responsables militaires et de sécurité du pays. Lors de cette réunion, une décision radicale a été prise : les forces armées algériennes sont désormais autorisées à neutraliser, détruire et abattre tout équipement militaire s’approchant trop près des frontières algériennes, ciblant en particulier les drones turcs et russes utilisés par les forces maliennes.
Cette décision témoigne de l’inquiétude des autorités algériennes face à l’impact potentiel des opérations maliennes, notamment celles visant des groupes armés touaregs, avec lesquels l’Algérie entretient des relations étroites. Parallèlement, Bamako nourrit des soupçons quant aux intentions réelles d’Alger, remettant en question les liens entre les autorités algériennes et les groupes armés indépendantistes que le Mali combat pour sécuriser son territoire.
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Il est à noter que des relations établies entre l’Algérie et des leaders de groupes terroristes opérant dans le Sahel renforcent les inquiétudes maliennes. Ces groupes profitent du vaste désert algérien comme base arrière, échappant ainsi aux opérations de sécurité. Alors que la situation continue de se détériorer, les conséquences sur la stabilité de la région sont préoccupantes. Les deux pays doivent agir avec prudence pour éviter une escalade qui pourrait aggraver les tensions et menacer la paix dans le Sahel.
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