Tidjane Thiam : « La Côte d’Ivoire comptait 150 diplômés de l’université, en 1960, aujourd’hui, il y a 100 000 nouveaux étudiants »
Dans son interview au journal Le Point, Tidjane Thiam parle des diplômés en Côte d’Ivoire, en 1960 et aujourd’hui. Pour lui, c’est un vivier intellectuel pour le développement du pays.
L'Afrique, c'est plus de 30 millions de kilomètres carrés. Soit davantage que les Etats-Unis, l'Inde, le Brésil et la Chine réunis. Il est donc difficile, voire impossible, de dire des choses sensées sur un tel territoire pris dans son ensemble.
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Tidjane Thiam parle des diplômés en Côte d’Ivoire, en 1960 et aujourd’hui
Honnêtement, j'ai été assez pessimiste pendant très longtemps. J'ai toujours eu confiance dans le développement de l'Afrique sur le très long terme, mais je ne savais pas si je verrais le décollage africain de mon vivant. J'ai changé d'opinion aux alentours de 2005. Il faut dire que le PIB de l'Afrique a triplé en dix ans! Les ressources ont toujours été là, mais on a donné aux gens le minimum : de l'éducation, de l'éducation, de l'éducation...

En 1960, la Côte d'Ivoire comptait 150 diplômés de l'université. Vous gérez comment un pays avec 150 personnes ? Aujourd'hui, il y a 100ooo nouveaux étudiants chaque année. Le changement d'échelle est colossal. Tout le mécanisme vu dans d'autres parties du monde, de création d'emplois et de richesses, devrait s'enclencher. C'est sûr, cela ne se fera pas sans heurts, il y a les troubles au Mali, en Centrafrique, mais la tendance est là. La terre d'Afrique n'a pas changé, le ciel n'a pas changé, la pluie n'a pas changé, mais les hommes et les femmes, oui.
Afriksoir avec Le Point