Transfert de la capitale à Yamoussoukro : « C’est un exercice extrêmement difficile » (Bruno Koné)

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Bruno Koné
Bruno Koné, ministre de la Construction, du Logement et de l'Urbanisme
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Choisi comme motif de campagne en 2010, le transfert de la capitale à Yamoussoukro a progressivement disparu du lexique du président Alassane Ouattara. Les Ivoiriens se demandent si ce projet ambitieux est encore à l’ordre du jour.

Jeudi dernier, devant la presse, son ministre en charge de la Construction, du logement et de l’urbanisme, Koné Bruno, a été interrogé sur ce projet. Sa réponse donnée enlève tout espoir à ceux qui rêvent de voir la ville natale de Félix Houphouët-Boigny arborer ses attributs de capitale. « N’imaginons pas qu’il suffit de transférer les services administratifs et les Institutions à caractère politique. C’est un travail qui se fait avec les populations. Ces Institutions sont en interaction. Si vous faites le transfert sans gérer les questions qui sont autour, vous créer plus de problèmes et on va se mettre à crier.

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Abidjan, c’est aujourd’hui 5 millions d’habitants, 40% de la population nationale et 60% de l’économie nationale. Il n’y a aucun pays au monde où cette courbe a pu s’inverser du jour au lendemain. C’est un exercice extrêmement difficile, si on ne veut pas pénaliser les populations » a-t-il argumenté. Est-ce un problème de finance ? La Côte d’Ivoire a-t-elle les moyens de réaliser ce rêve si cher au père de la nation ? Le ministre ne parvient pas à convaincre les journalistes. Il s’explique et se reprend.

« Il y a deux choses : soit on décide, sur une année donnée, de décaisser 1000 voire 2000 milliards pour le faire. Il faut pouvoir disposer de ce montant (…) Sur les 30 ministres, si vous déployer 15 à Yamoussoukro, vous créez plus de problèmes. Certains pensent que c’est de transférer les Institutions. Il faut créer les bureaux, les logements, etc. Il faut voir la chose de façon holistique. Dans le monde, les exemples qui ont reçu, c’est quand les villes sont proches. Ce n’est pas en mettant 2 milliards dans une ville qu’on va créer l’attractivité » s’est-il défendu.

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A la lumière de l’argumentation du ministre, on comprend que le transfert de la capitale reste un vœu pieux. On en a fait juste un argument de campagne et puis c’est tout. En imaginant les problèmes que le transfert pourrait engendrer, le ministre oublie ce qu’est devenue Abidjan, saturée, surpeuplée. Abidjan, une métropole invivable du fait des embouteillages sempiternels, le coût élevé du loyer, du transport, des denrées alimentaires, etc. Tous ces ponts construits à plusieurs milliards, disons-le, n’arriveront pas à sortir Abidjan des embouteillages. La seule solution qui soit est le désengorgement à travers le développement des villes secondaires et bien entendu, le transfert effectif de la capitale politique à Yamoussoukro.

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