Réfléchir sur les dérives du monde contemporain pour mieux élever la conscience humaine : tel était le pari audacieux du colloque international organisé du 9 au 10 avril 2025 sur le campus 2 de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké. Intitulée « La fabrique de la médiocrité : signes et signification du monde contemporain pour l’élévation de la conscience humaine », cette rencontre a rassemblé universitaires, étudiants, guides spirituels et chercheurs de sens autour d’une ambition commune : penser la restauration de l’humain.
L’ouverture officielle a été ponctuée par les allocutions du Professeur Toh Zoro Bi, Vice-Doyen de l’UFR Langue et Littérature, représentant le Doyen Tro Deho Roger, du Dr Koné Dramane, président du comité d’organisation, du Dr Konaté Souleymane, secrétaire exécutif du groupe Hermess, et du guide spirituel Shayk Idriss Ouattara. Tous ont plaidé pour un sursaut éthique et intellectuel, insistant sur « la prééminence de la qualité sur la quantité » et sur « l’importance de la spiritualité dans l’élévation de soi ».
A lire aussi : Côte d’Ivoire : « La recherche scientifique doit jouer pleinement son rôle » (Adama Diawara)
Le programme, riche de huit panels répartis sur deux jours, a permis de croiser les disciplines et les regards. Le premier panel a interrogé l’efficacité d’une pédagogie de la rationalité numérique en lien avec la transcendance. Le Dr Agbavon Raoul y a affirmé que « l’élévation de la conscience est le fruit d’un apprentissage sans fin », appelant à rompre avec les schémas sclérosés.
Le deuxième panel a mis en lumière la puissance spirituelle de la poésie, à travers des exposés sur la poétique métaphysique et l’expérience spirituelle des consciences. Les panels suivants ont exploré la critique de la médiocrité, la valorisation de l’élitisme intellectuel, ainsi que les interactions entre littérature, spiritualité et environnement.
La seconde journée a poursuivi les échanges en approfondissant les dimensions spirituelles de l’élévation humaine. Le cinquième panel a mis en avant la richesse de la spiritualité, qu’elle se manifeste dans le bouddhisme, les traditions africaines ou la musique zouglou. Le sixième a défendu la littérature comme vecteur de réveil des consciences. La langue, dans le septième panel, a été célébrée comme canal de la spiritualité. Enfin, un huitième panel virtuel a abordé la résistance aux injustices par la spiritualité, la question du pardon, et la nécessité d’un humanisme renouvelé à l’ère des technosciences.
Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’Ivoire et première meilleure vente
À l’issue des deux journées, une conviction s’est dégagée : la spiritualité, loin d’être un refuge, est un levier pour construire un monde plus juste, plus humain et plus éclairé. Les participants ont formulé plusieurs recommandations, notamment la reconduction régulière de ce type de colloques, pour maintenir vivante une réflexion collective sur la place centrale de la conscience dans nos sociétés.
Afriksoir