Le débat sur la nationalité d’Alassane Ouattara a alimenté de nombreuses controverses en Côte d’Ivoire, notamment après les déclarations de Venance Konan en 1998. Dans ses propos, Venance Konan avait soulevé des doutes sur l’origine et les liens d’Ouattara avec le Burkina Faso. Un sujet sensible qui a marqué les débats politiques, notamment à l’approche des élections.
« Alassane Ouattara affirme être un ivoirien. C’est sans doute vrai. Mais il est un fait qu’à une certaine période de sa vie, il porta la nationalité du Burkina Faso actuel. Fût-il d’abord ivoirien, puis burkinabé avant de redevenir ivoirien ? Est-ce parce que l’un de ses parents était burkinabé, si c’est le cas, nous constatons simplement qu’il eut des liens et des sentiments très forts avec ce pays pour s’en réclamer ressortissant. Pourquoi les Ivoiriens doivent-ils prendre le risque de confier leur destin à un homme dont le patriotisme n’est pas exclusivement ivoirien ? Au nom de quel principe ? Le tort de la Côte d’Ivoire est d’avoir confié de hautes responsabilités à un travailleur immigré du nom d’Alassane Ouattara. »
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Au fond, le tort de la Côte d’Ivoire est d’avoir confié de hautes responsabilités à un travailleur immigré du nom d’Alassane Ouattara. Parce que feu Houphouët Boigny, vers la fin de sa vie a nommé Premier Ministre un homme dont la nationalité voltaïque a parfaitement été établie, certaines personnes veulent aujourd’hui que cet homme devienne le Président de la Côte d’Ivoire. Parce qu’il n’y a pas d’ivoiriens dignes de diriger la Côte d’Ivoire ? Il est temps que les ivoiriens comprennent qu’eux, n’ont pas deux pays et que s’ils laissent quelqu’un d’autre venir détruire celui qu’ils ont en y semant la haine, en montant des populations contre d’autres, ils seront les seuls à s’en mordre les doigts. » Fraternité Matin, Vendredi 13 Février 1998
N’est-ce pas lui qui, en 1999 récidivait en enfonçant le clou : ADO, où est ton village ? Si tu en as, pourquoi tu n’y vas pas ? En Côte d’Ivoire tous les hommes politiques ont un fief. Houphouët avait Yamoussoukro, Bédié a Daoukro, Fologo a Sinématiali, Adama Coulibaly a Korhogo, Gbagbo Laurent a Ouragahio, Zadi Zaourou a Soubré, etc. Aujourd’hui, chaque ivoirien, qu’il soit en Côte d’Ivoire ou à l’étranger, est fier d’avoir son village, fût-il petit ou grand, d’y aller aussi souvent que possible, de participer à son développement. C’est l’une des caractéristiques de la Côte d’Ivoire et qui a assuré son développement par rapport aux autres pays d’Afrique. Le rêve de tout cadre ivoirien est d’avoir sa maison au village. Et l’homme politique qui n’a pas usé de ses moyens personnels ou de son influence pour développer son village ou sa région est critiqué. (…) Posons aussi la question :
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« ADO, où est ton village ? Si tu en as, pourquoi tu n’y vas pas ? Pourquoi restes-tu toujours à Abidjan quand tu viens en Côte d’Ivoire ? » Fraternité matin du 30 Avril 1999
Merci Venance !!
Venance Konan à Gbagbo : « Opah, on avance, ne nous ramène pas en arrière »