Dans une récente tribune, l’écrivain et journaliste ivoirien Venance Konan interpelle directement Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire, sur ses discours et sa vision de la situation actuelle du pays. Avec des mots tranchants et un ton incisif, il met en exergue les avancées du pays et appelle à laisser le passé derrière pour se concentrer sur l’avenir.
« Opah, tu es encore dans ça ? As-tu remarqué que nous sommes en 2025 ? », s’interroge Venance Konan, dans une adresse quasi personnelle à l’ex-président, surnommé affectueusement « Opah ». Ce terme, qui signifie « grand frère » ou « aîné » dans certaines langues ivoiriennes, illustre le mélange de familiarité et de critique qui parcourt le texte.
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L’ancien président, qui évoquait récemment des épisodes de la rébellion de 2002 et des élections contestées de 2010, est accusé par Konan de s’enfermer dans un passé révolu. « La rébellion, c’était en 2002, c’est-à-dire qu’il y a 23 ans de cela. Opah, lors du débat télévisé qui t’avait opposé à Alassane Ouattara à la veille du second tour de l’élection présidentielle de 2010, tu avais annoncé que tu allais faire des déclarations fracassantes (…). Et puis, pschitt ! Rien. »
Dans un style direct, Konan ne se contente pas de pointer du doigt ce qu’il perçoit comme une nostalgie stérile. Il met également en avant les transformations impressionnantes opérées en Côte d’Ivoire depuis le départ de Laurent Gbagbo : « Nous avons vu les troisième, quatrième et cinquième ponts se construire à Abidjan, de nombreux autres à l’intérieur du pays, les nouvelles routes voir le jour, les anciennes être réhabilitées (…), les villes de l’intérieur se moderniser, nous avons organisé la meilleure CAN de l’histoire de cette coupe. »
« Opah, nous, on avance. Nous voyons notre pays avancer. S’il te plaît, ne nous ramène pas en arrière. Ne nous ramène pas dans des débats stériles »
Pour Venance Konan, ces progrès témoignent d’une Côte d’Ivoire tournée vers l’avenir, loin des divisions et des rancunes du passé. « Opah, nous, on avance. Nous voyons notre pays avancer. S’il te plaît, ne nous ramène pas en arrière. Ne nous ramène pas dans des débats stériles qui ne servent qu’à nous diviser et qui ne nous apprendrons rien de nouveau. Tu dis que tu as réalisé des travaux dont tu parleras pendant la campagne ? »
Cependant, le journaliste ne se contente pas de critiquer ; il invite également Gbagbo à se recentrer sur sa vie personnelle et à profiter de sa liberté retrouvée : « Tu dis que tu ne vois que ruine et désolation. Normal. Tu es resté bloqué sur la Côte d’Ivoire que tu avais laissée, celle qui était en ruine et dans la désolation, comme tu es resté bloqué sur l’idée que c’est toi qui as gagné l’élection de 2010. Et ton esprit refuse de voir ce qui s’est passé après, durant ton absence. Nous te comprenons, Opah. Opah, aime Nady qui est très charmante. Tu mérites d’être heureux. Soit heureux. Mais s’il te plait, nous, on veut avancer. »
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Ce texte de Venance Konan résonne comme un appel à la responsabilité collective, une invitation à abandonner les querelles d’antan pour s’investir dans une vision commune du développement. Si les opinions qu’il exprime peuvent diviser, elles soulignent une aspiration partagée par de nombreux Ivoiriens : voir leur pays poursuivre sa marche vers le progrès et l’unité.
Prince Beganssou
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