Zimbabwe : Le gouvernement amorce l’indemnisation des fermiers blancs expropriés sous Mugabe

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Le gouvernement zimbabwéen a franchi une étape historique cette semaine en débloquant une première tranche de 3 millions de dollars, destinée à indemniser les fermiers blancs expropriés dans le cadre de la réforme agraire menée sous le régime de Robert Mugabe. Ce geste marque un tournant pour le pays, encore largement exclu du système financier mondial, et s’inscrit dans un processus de réconciliation avec les pays occidentaux.

La réforme agraire, lancée au début des années 2000 sous l’initiative de l’ancien président Mugabe, visait à corriger les inégalités foncières héritées de la colonisation, en redistribuant les terres agricoles aux fermiers autochtones. Si cette démarche avait pour but de redresser les injustices historiques, elle s’est rapidement transformée en un processus chaotique et conflictuel, marqué par des expropriations forcées et violentes de fermiers blancs.

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Les conséquences économiques de cette réforme ont été dramatiques. En dépit des intentions affichées, la redistribution des terres a souvent été mal gérée, entraînant une chute de la production agricole, une hyperinflation et un effondrement de l’économie du pays. De plus, ces expropriations ont provoqué une rupture avec de nombreux partenaires internationaux, isolant ainsi le Zimbabwe sur le plan diplomatique et financier.

La première tranche d’indemnisation : un pas symbolique

La décision de verser une première tranche de 3 millions de dollars est perçue comme un geste significatif dans le processus de réconciliation, bien qu’il ne représente qu’une petite fraction du montant total des compensations promises. En effet, sur les 740 exploitations agricoles concernées, 378 fermiers bénéficieront de cette allocation initiale. Toutefois, les paiements totaux devraient atteindre 3,1 milliards de dollars, une somme qui sera versée sur plusieurs années, sous forme d’obligations du Trésor libellées en dollars américains.

Bien que cette indemnisation puisse être interprétée comme un pas vers une normalisation des relations avec les pays occidentaux, elle soulève de nombreuses questions, notamment sur la justice de ce processus. En effet, ces compensations ne concerneront que les infrastructures agricoles et le matériel utilisé par les fermiers, tandis que la propriété des terres restera entre les mains de l’État zimbabwéen. Ce point, qui touche directement à la question de la souveraineté foncière, pourrait attiser les tensions parmi les fermiers autochtones, qui se sentent toujours lésés par les conséquences de la réforme de Mugabe.

Un enjeu diplomatique mondial

L’indemnisation se concentre principalement sur les fermiers d’origine danoise, allemande, néerlandaise et suisse, signalant l’ampleur des répercussions diplomatiques de cette réforme. Au-delà des enjeux internes, cette décision est porteuse de significations internationales, d’autant que les relations entre le Zimbabwe et l’Occident sont encore fragiles, malgré les tentatives récentes d’apaisement menées par le gouvernement du président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Mugabe en 2017.

Ce processus pourrait contribuer à améliorer les relations avec les pays qui ont vu leurs ressortissants expropriés. Cependant, l’indemnisation partielle soulève également des préoccupations quant à l’équité de cette démarche, en particulier pour les fermiers qui ont perdu leur terre sans jamais recevoir de compensation complète.

Une réconciliation difficile

Cette première tranche d’indemnisation est perçue comme un symbole de l’engagement du gouvernement à réconcilier les différentes communautés du pays, en particulier après des années de divisions raciales et de tensions politiques. Pourtant, la question demeure : ces compensations suffiront-elles à panser les blessures du passé ?

De nombreux observateurs estiment que cette mesure, bien qu’importante, reste insuffisante pour réparer les torts causés par la réforme agraire. Du côté des fermiers blancs, le sentiment de dépossédés reste vif, alors que les fermiers autochtones continuent de dénoncer l’iniquité des politiques économiques menées sous Mugabe.

Vers une réintégration sur la scène internationale ?

Cette initiative marque un tournant pour le Zimbabwe, dont l’économie cherche désespérément à se redresser après des années de crise. En réintégrant le processus mondial d’indemnisation, le pays espère non seulement réparer les relations diplomatiques mais aussi amorcer un retour vers la stabilité économique. La stabilité des paiements et la gestion des obligations en dollars américains seront cruciales pour éviter de nouvelles crises financières.

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En fin de compte, cette première tranche d’indemnisation pourrait bien être une étape clé vers la réconciliation nationale et la réintégration du Zimbabwe sur la scène internationale. Toutefois, la réussite de cette démarche dépendra largement de la capacité du gouvernement à surmonter les tensions internes et à prouver que la réforme agraire, bien qu’initiée avec de bonnes intentions, n’aura pas laissé de cicatrices irréparables dans le tissu social et économique du pays.

Afriksoir

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